Nous venons de terminer notre première semaine de vendanges. Il s'agissait plutôt de trois jours puisque nous avons commencé mardi et que la journée de récolte de vendredi a été annulée en raison de la température. Il fait 43 degrés présentement à l'extérieur.
Nous avons donc profité de cette
première journée de congé pour aller à la plage avec notre petite bagnole de location. L'eau était vraiment bonne comme on pouvait s'y attendre étant donnée la canicule des dernières semaines.
Question d'apporter quelques précisions sur la nature de notre travail dans les champs de vigne, Pierre demandait:
"Est-ce que la cueillette est très éprouvante ou vous trouvez le moyen de prendre ça cool. Vous sentez-vous surveillés? Aurez-vous la possibilité de vivre les différentes étapes de la transformation: pressage, mise en bouteilles, cave à vin, dégustation, etc.?"D'abord, on s'imagine souvent
à tort que toutes les étapes de la fabrication du vin (de la cueillette à l'embouteillage) sont le travail d'une même entité.
En fait, il y a souvent 3 types d'entreprises:
- Les viticulteurs qui possèdent les champs et qui font pousser la vigne.
- Les cueilleurs, comme nous, qui sommes employés par des contracteurs qui sont engagés pour récolter le raisin dans les nombreux vignobles.
- Et finalement, il y a les fabricants de vin qui achètent le raisin pour le presser, le faire fermenter, l'embouteiller, etc.
Cela n'empêche pas qu'il existe de nombreux petits fabricants qui se chargent de toutes les étapes depuis la cueillette à l'embouteillage.
Il est donc utopique de penser que le matin, nous cueillons le raisin, l'après-midi on soulage nos pieds endoloris en écrasant du raisin et que le soir, nous avons une dégustation de vin et fromage ;)
Puisque nous travaillons pour un entrepreneur qui est chargé de la récolte, il est évident qu'il exige une certaine productivité de la part de ses cueilleurs. Allant même jusqu'à employer des techniques pour le moins discutables! Alors que nous étions en train de cueillir, l'un des subordonnés du chef d'équipe viens nous voir et dit:
"Andrew (le chef d'équipe) vous fait dire d'aller plus vite. Vous ne ramassez pas assez vite!"
On se met alors à paniquer.
"Oh mon Dieu! On va perdre notre job Mel! On se donne déjà pas mal à 100% et c'est pas assez. Merde! Vite Vite! Il faut faire mieux!"
On se met donc a se dire qu'on est les deux pourris du lot et qu'on va se faire renvoyer. Du coup, on ne se parle quasiment plus sinon pour se dire:
"Depeche! Il faut passer à la balise suivante!"
Après quelques heures d'un travail sans relâche et stressés par la possibilité de perdre notre emploi, c'est l'heure du break. Enfin!
C'est alors qu'en discutant avec d'autres cueilleurs, nous avons réalisé que nous n'étions pas les seuls à s'être fait dire d'accéléré. En fait, tout le monde s'était fait dire la même chose. Et tous croyaient qu'ils étaient les seuls à avoir du retard. Il s'agissait donc seulement d'une petite technique d'intimidation et lorsque nous avons réaliser cela, nous avons arrêter de nous en faire. Notre rendement n'était pas inférieur à quiconque. La récolte après le break fut donc beaucoup plus agréable.
Demain, nous prenons possession d'un camper van pour un mois. Nous allons nous rapprocher des vignobles tout en réduisant nos dépenses. De retour aux vignobles mardi prochain.